Cinecittà si Mostra

21 janvier 2025

Les costumes de Parthenope à Cinecittà si Mostra

L'exposition permanente des Studios de la Via Tuscolana accueille les costumes du film de Paolo Sorrentino portés par Celeste Dalla Porta, Gary Oldman et Luisa Ranieri. La collection de costumes de scène originaux s’enrichit de quatorze nouvelles pièces, portées notamment par Ledger, Pfeiffer, Bellucci, Loren et Callas.

La haute couture élit domicile à Cinecittà si Mostra où est possible respirer l’atmosphère des tournages et des défilés grâce aux tenues réalisées par Anthony Vaccarello pour Saint Laurent pour Parthenope, le film de Paolo Sorrentino qui vient de franchir le cap du million d’entrées en Italie. L’exposition permanente des studios romains permettra aux cinéphiles et aux curieux de tous âges d’admirer de près les somptueux costumes de scène originaux dessinés par le costumier Carlo Poggioli et confectionnés par la maison française sous la direction artistique d’Anthony Vaccarello. Réaffirmant le lien profond que la marque a toujours entretenu avec le cinéma, Vaccarello a créé en 2023 Saint Laurent Productions, une filiale du groupe consacrée, pour la première fois dans l’histoire d’une marque de luxe, à la production de films. Les modèles arrivés directement de Paris à Cinecittà si Mostra sont parmi les premiers à avoir été réalisés pour un film coproduit par Saint Laurent Productions (avec Fremantle, The Apartment, Numero 10, Pathé Films, avec le soutien de la Commission du Film de la Région Campanie).

L’exposition accueille la robe argentée en georgette de soie brodée et la robe de soirée en satin noir avec un décolleté en V plongeant et une fente latérale, accompagnée d’un manteau en fausse fourrure de vison côtelée marron, portées par Celeste Dalla Porta, ainsi que l’inoubliable tenue inspirée des divas du passé portée par Luisa Ranieri dans le rôle de Greta Cool, composée d’une cape en jersey lamé or et d’une robe dans le même tissu avec un décolleté en cœur. À côté de ces modèles sexy et emblématiques rappelant délibérément les modèles historiques d’YSL, se dévoile aussi la sensationnelle robe ornée de bijoux portée par Celeste Dalla Porta dans la scène avec l’Évêque interprété par Peppe Lanzetta : une mitre, un collier et une ceinture sertis de pierres, dessinés par Poggioli, qui s’est inspiré du Trésor de San Gennaro, et travaillés à la main avec un savoir-faire unique par Pikkio, l’atelier leader dans la réalisation de bijoux pour le cinéma et le théâtre.

Une touche masculine ne saurait manquer : le costume intemporel en lin blanc porté par Gary Oldman, dans le rôle de l’écrivain John Cheever, réalisé par une autre maison prestigieuse, celle de Cesare Attolini, fleuron de la grande tradition de la couture napolitaine, qui était célèbre dans les années Trente et comptait parmi ses clients Totò, Marcello Mastroianni, Vittorio De Sica et Clark Gable. Aujourd’hui encore, ce savoir-faire artisanal est synonyme de tissus d’une rare qualité et de finitions à la main et c’est pourquoi Paolo Sorrentino et son costumier Carlo Poggioli font appel à elle depuis des années pour habiller leurs personnages masculins : de Michael Caine dans Youth à Toni Servillo dans Silvio et les autres, en passant par Jude Law et John Malkovich dans les séries The Young Pope et The New Pope.

Les autres nouveautés exposées dans les salles de Cinecittà si Mostra racontent des histoires venues d’autres mondes et d’époques lointaines : le mythe et la fable sont en effet mis à l’honneur avec des costumes portés par des interprètes célèbres.

Il y a la cuirasse (Sartoria Tirelli) réalisée par Gabriella Pescucci et Carlo Poggioli pour Heath Ledger incarnant Jacob Grimm dans Les Frères Grimm (2005) de Terry Gilliam. Et c’est à la costumière oscarisée Gabriella Pescucci que nous devons également trois créations éthérées (Tirelli) réalisées pour la reine Titania interprétée par Michelle Pfeiffer et ses fées dans l’adaptation du Songe d’une nuit d’été (1999) tournée à Cinecittà par Michael Hoffmann qui a reconstitué dans l’historique Teatro 5 la magnifique forêt où les humains, les fées et les esprits se rencontrent, et où se déroulent leurs jeux et intrigues amoureuses.

C’est une fée de la télévision qu’interprète Monica Bellucci dans Les merveilles d’Alice Rohrwacher (2014) où elle prête son visage à la star du petit écran Milly Catena. La robe (Sartoria Farani) avec son imposante coiffe réalisée par Loredana Buscemi rappelle les looks flamboyants de la mythique Raffaella Carrà, avec l’ajout d’une touche étrusque.

La nouvelle sélection n’oublie pas de célébrer les 90 ans de la Diva italienne par excellence, Sophia Loren, et expose le costume d’Isabella Candeloro (Collection Costumi d’Arte Peruzzi) dans La Belle et le Cavalier (1967) de Francesco Rosi. À ses côtés se trouve celui d’Omar Sharif dans le rôle de Rodrigo Fernandez (Sartoria Tirelli), son partenaire dans le film. Les deux costumes ont été conçus par Giulio Coltellacci et témoignent non seulement de la dimension fabuleuse du sujet mais aussi de la formation théâtrale du costumier, qui a passé une grande partie de sa carrière dans les coulisses des théâtres du monde entier.

Les deux costumes portés par Maria Callas (Sartoria Tirelli) ont également beaucoup à voir avec le théâtre : ils ont été réalisés par l’un des maîtres des costumiers italiens, l’oscarisé Piero Tosi, qui a habillé la divine pour Médée de Pier Paolo Pasolini en 1969. Des robes presque sacrées, inspirées de costumes populaires d’ethnies lointaines, travaillées en gaze de coton et plissées à la main selon des techniques ancestrales, puis teintes et séchées au soleil « à la manière des Égyptiens », comme aimait le raconter Tosi lui-même.

Cette sélection élaborée par Barbara Goretti, responsable de Cinecittà si Mostra, rend hommage, selon ses mots, à « l’imaginaire des contes, des fables et de la mythologie évoqué par des costumes historiques et contemporains, réalisés par de grands costumiers oscarisés comme Piero Tosi et Gabriella Pescucci. Des costumes, mais aussi des bijoux, qui recréent cet ensemble de symboles dont sont chargés les histoires fantastiques ou les personnages qui y font allusion dans la réalité. L’accent mis sur le film Parthenope, une histoire immergée dans la réalité vitale et la force propulsive de la protagoniste, qui naît de la mer comme les sirènes, met en valeur le travail du costumier Carlo Poggioli, grâce à la collaboration avec Saint Laurent qui nous a accordé ce prêt exceptionnel, ainsi que celui de Cesare Attolini. Une relation entre la mode et le cinéma que Cinecittà si Mostra est fière de raconter. »

Pour la réalisation de cette nouvelle sélection de 14 costumes, Cinecittà si Mostra remercie : Saint Laurent by Anthony Vaccarello ; Cesare Attolini Napoli ; Carlo Poggioli et A.S.C Associazione Italiana Scenografi Costumisti Arredatori, Fenice Calzature.

 

LES BIJOUX DANS LES VITRINES

Cinecittà si Mostra a pour ambition de raconter les métiers du cinéma, aussi bien dans le parcours de visite permanent que dans les expositions temporaires installées dans les vitrines, en saisissant toutes les occasions de mettre en valeur le savoir-faire des artisans qui contribuent de manière significative et précieuse au succès d’un film. C’est pourquoi la sélection comprend des perruques réalisées par Rocchetti, des chaussures par Fenice et des bijoux par Pikkio.

En plus des accessoires qui accompagnent les costumes exposés, l’exposition présente un nouveau focus entièrement consacré aux bijoux de scène : deux splendides cols en filigrane d’or et perles blanches et saumon imaginés par Massimo Cantini Parrini pour le film Tale of tales (2015) de Matteo Garrone.

L’imagination de Cantini Parrini est également à l’origine de trois broderies florales utilisées dans le film Ophélie (2018), tandis que deux couronnes à thème marin ornées de coquillages et de coraux ont été réalisées par la costumière Vanessa Sannino pour le film Misericordia (2023) d’Emma Dante. Sont également exposés la couronne de la pièce Richard III avec Alessandro Gassmann, créée par Mariano Tufano et inspirée de celle portée par Charlize Theron dans Blanche-Neige et le Chasseur (2012), et le diadème en filigrane, copie de l’original porté par Elizabeth Taylor dans La Mégère apprivoisée (1968) et réalisé par la costumière Irene Sharaff, lauréate de cinq Oscars.

Une vitrine entièrement consacrée à la comédie romantique Rosaline (2022) expose les bijoux, la cape et la coiffe de l’héroïne Kaitlyn Dever, dessinés par Mitchell Travers.

 

Toutes les informations sur les billets, les horaires et les visites guidées sont sur www.cinecitta.com